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Dernière année du siècle, et fin du contrat de Jacky Durand chez Lotto. Pour commencer l'année, Ouest - France salue en Jacky l'un des plus grands sportifs du siècle, puis Jacky a rendez-vous avec son cher Paris-Roubaix. Avant un nouveau Tour de France, Jacky se fait remarquer au Tour d'Allemagne en repartant pour une de ces fameuses échappées-fleuves de 114 kilomètres en solitaire avant d'être rattrapé, malheureusement, peu avant la fin de l'étape. Tout comme au championnat de France où on l'attendait comme un sérieux outsider ... et où il s'est illustré en finissant deuxième. Fin août, on a aussi pu le remarquer au Tour de Hollande.
Et avant la grande soirée du fan-club du 28 octobre, un passage par le Critérium d'Issoire dans le Puy-de-Dôme.
 
Rappel historique : le Tour des Flandres

Depuis 36 ans, pas un Français ne s'était imposé dans le Tour des Flandres. Le Mayennais Jacky Durand, au terme d'une belle échappée, a rejoint Louison Bobet (1955) et Jean Forestier (1956) dans l’histoire du cyclisme. Quel exploit ! 
« Het is een goed winnaar. » En Français, c'est un beau vainqueur, s'est exclamé à sa descente de voiture Raymond Impanis, auteur du doublé Tour des Flandres - Paris Roubaix en 1954. Il y a en fait deux rnanières de considérer la victoire de Jacky Durand : l'assimiler à celle du modeste Belge Dirk de Mol, en 1988 à Roubaix, ou voir dans sa démonstration de force physique la marque d'un nouveau champion. 
Comme de Mol, Durand, coureur sans palmarès, a battu le Suisse Thomas Wegmuller au terme d’une longue échappée : 225 kilomètres. Il est coutumier du fait. Il avait obtenu sa première victoire professionnelle, au Grand prix d’Isbergues l’an passé, après 180 kilomètres de fugue. Durand, cette fois, s’était enfui sans arrière - pensée avec Roelandt, Meyvish et Wegmuller, deux Belges sans envergure mais courrant à domicile et un Suisse très généreux dans l’effort. Il les a lâchés un par un, le dernier dans le Bosberg, à 16 kilomètres du but. 
“ Derrière, personne ne voulait prendre en charge la poursuite,” explique Marc Madiot, l'autre champion mayennais qui terminera septième de cette épreuve. “Quand j’ai vu qu’il comptait 20 minutes d’avance et, sachant Wegmuller dans ce moment, j’étais absolument certain que Jacky l’emporterait” Durand, lui, n'y a cru qu'au dernier moment.  “Sous la flamme rouge, dit - il 
euphorique ensuite j’ai vu le panneau ankommst (arrivée). C'était gagné !” Radieux, Jacky Durand.. On le serait à moins. 
« Pour rnoi, le Tour des Flandres est la plus grande des Classiques, explique-il, ça a toujours été un mythe. A Paris - Roubaix, il y a de temps en temps des Français qui gagnent, ici jamais ! Moi, je n’ai jamais vu ça.” C'est mathématique, Jacky a 25 ans. Jean Forestier, c’était il y 36 ans. “Maintenant, il faudra confirmer, lance le Mayennais, mais déjà je suis dans le palmarès de cette course. C’est géant ! ” Et sur le podium, avec Wegmuller et Van Hooydonck, c’est beau, non ? Qu’importe la manière... Sous les caméras de la BRT, la télévision flamande, Jacky Durand et Bernard Quilfen, son directeur sportif sont tombés dans les bras l’un de l'autre. Et Marc Madiot, excellement placé, lui aussi, a bousculé les officiels sans descendre de machine pour féliciter son collègue, son voisin, son capitaine. « A partir d'aujourd'hui, le CC Renacé a le plus beau palmarès dans les Classiques » a déclaré solennellement le double vainqueur de Paris - Roubaix. 
Comme les Madiot, Jacky Durand est Mayennais de Renazé, précisément du village de Ballots, 1050 âmes. Il a commencé le cyclisme en cadet. Encouragé par son frère Patrick. Au lendemain de cette victoire, Jacky Durand avait saisi toute l'ampleur de sa performance. Le Tour des Flandres est monstrueux. Demandez donc à Bernard Hinault qui n'a sûrement pas oublié sa fugue de 1977 à Gand. Rebuté par la difficulté de l’épreuve, il s’était caché dans une rue adjacente à l’heure du départ, alors que son coéquipier Roland Berlin avait fait mieux : trois mètres de course, en mocassin sur son vélo ! “ Beaucoup de coureurs ont une peur bleue des courses belges, observe Jacky Durand. Moi, j’adore ! Les monts, les pavés, l’ambiance... Il n’y a que la langue flamande que je ne comprendrai jamais.” A Meerbeke, Jacky Durand a ouvert un palmarès, enrichi depuis par des succès sur la Grande Boucle notamment, qui n’est pas encore clos. 
                                                                                                                                                     Ouest - France, 1/01/00 G


 
 
Jacky Durand, toujours ambitieux à 31 ans : " Paris - Roubaix me fait rêver "
Invité au Grand Prix des Champions, Jacky Durand a pris du bon temps la semaine dernière sur le pistes de La Plagne. A quelques jours d'une saison 2000 ambitieuse, le coureur mayennais rêve de Paris - Roubaix.
" Je n'ai jamais gagné la Polynormande à Saint-Martin-de-Landelles, j'aimerais bien y inscrire mon nom le 6 août prochain. Ce sera l'un de mes objectifs de la saison 2000." Les propos de Jacky Durand ont ému Daniel Mangeas, l'organisateur de la fameuse course qui oblige les grimpeurs à se donner à fond dans la côte de la Pigeonnière. Le speaker du Tour de France et du Grand Prix des Champions de La Plagne a apprécié le clin d'oeil de son ami Mayennais. mais, en homme averti, il sait fort bien que l'homme de Ballots a d'autres ambitions plus sérieuses dans la tête. Après une bonne année 1999 où il a cultivé le 
paradoxe de ne pas atteindre ses objectifs dans le Tour de France alors qu'il se sentait bien et de revêtir le maillot amarillo du Tour d'Espagne alors qu'il exprimait l'envie de souffler, Jacky Durand veut en effet marquer un ou plusieurs grands coups. 
" Paris - Roubaix me fait rêver". Tiens, tiens ! Fort de toute son expérience d'homme mûr (31 ans), fort également des élans du coeur dont il est coutumier, Jacky Durand peut être l'homme de la situation. "J'aimerais tellement réussir à dompter cette course. Je donnerai mes trois victoires d'étape du Tour de France pour gagner un Paris - Roubaix. Je serais capable de raccrocher tout de suite après un tel succès." 
Allez, quoi qu'il arrive, on retrouvera le Mayennais encore une fois sur la Grande Boucle avec l'intention renouvelée de signer une quatrième victoire d'étape. "Ce sera mon deuxième objectif. Il devancera les JO de Sidney et les Championnats du monde de Plouay. Situés près l'un de l'autre, il sera difficile de participer aux deux événements. Si le mondial ne s'était pas déroulé en France et surtout en Bretagne, j'aurais eu un petit penchant pour les Jeux Olympiques. Participer à
 une  Olympiade n'est sans doute pas un grand objectif pour un cycliste professionnel mais cette expérience me tente. Mais là, j'avoue que je suis assez partagé."
A 31 ans, penchant pour les Jeux Olympiques. Participer à une  n'a pas perdu l'appétit. Le coureur, qui a su faire passer sa bonne humeur parmi les Belges de chez Lotto ("une ou deux bonnes fêtes ont permis de souder le groupe") participera également à l'Etoile de Bessèges, à Paris - Nice, au Tour des Flandres qu'il a déjà remporté, aux Quatre Jours de Dunkerque et au Dauphiné Libéré. Mais il tirera un trait sur les classiques ardennaises qu'il juge trop dures pour lui. Claudie Criquelion, qui remplacera Vandenbroucke à la tête d'une formation qui a perdu Joe Plankaert, le connait assez pour savoir qu'il pourra compter sur le dynamisme et la valeur humaine du Grenoblois d'adoption. " J'ai encore l'impression d'être jeune", répond-il lorsqu'on lui palre d'une éventuelle reconversion. " J'arriverai en fin de contrat avec Lotto à la fin de la saison. J'aimerais ensuite continuer deux ans dans un groupe français, chez Marc Madiot ou Jean-René Bernaudeau". Ensuite, il n'envisage pas de quitter le milieu. Devenir directeur sportif ou entraîneur me plairait assez. Je serais également assez tenté par le métier de speaker." Avec Daniel Mangeas, ne formerait - il pas un excellent tandem ? 

                                                                                                                                               G       Ouest - France 1-2/01/00

suite : Paris-Roubaix
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