PARIS  -  NICE



 
 
                          Ouest France Pour sa neuvième saison de professionalisme, Jacky Durand a choisi de courir pour l'équipe belge Lotto, qui le conduira à s'exprimer sur le terrain des classiques. Mais en attendant son heure, c’est entre Paris et Nice qu’il parfait sa condition physique.
Jacky Durand sera toujours le même. Toujours ce grand sourire, cette jovialité récurrente qui attire la sympathie et les chasseurs d'autographes. Son changement de casaque à l'inter-saison, de Casino à l'équipe belge Lotto, n'a rien changé rien à cette bonne tradition. «Mon intégration se passe très bien !» avoue Ie Mayennais dans un grand sourire entre deux grandes exclamations en Flamand à l'adresse de ses nouveaux partenaires... Visiblement très à l'aise au sein d'une équipe de baroudeurs bien dans son style, Jacky Durand est comme un poisson dans la course. «Un peu en retard tout de même par rapport à d'autres coureurs » corrige-t-il, après un hiver calme où je me suis reposé. Depuis début janvier j'accumule les kilomètres pour combler mon retard, ajuster ma condition. En plus le soleil qui arrive à partir d'aujourd'hui sur la course, ça fait du bien...»
Une condition qui va et qui vient sur la route de Paris-Nice après une 16e place lors de la première étape, contre-la-montre à Paris et cinq minutes lâchées sur les meilleurs à Vichy et encore 25 hier dans la banlieue de Saint-Etienne à Firminy. «Notre objectif commun chez Lotto était le gain d'une étape sur la course, cela a été chose faite d'entrée avec Tchmil, notre leader sur la course (encore 2e hier derrière Boogerd), avec Jo Planckaert pour les sprints, à Sens. Le bilan est donc déjà satisfaisant avant le terrain accidenté de fin de course que nous avons attaqué au départ de Vichy.» La vie tranquille en attendant la partie préférée de la saison, celle des classiques du Nord. «Pour moi, la suite se fera à Cholet-Pays de Loire (dimanche 21 mars), puis place au terrain des Flandres, avec le Grand Prix E3 à Harelbeke, les Trois Jours de la Panne, le Tour des Flandres Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix...»Et chacun sait que pour Jacky Durand Roubaix est un vieux rêve...
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Pas de changement hier en tête de Paris-Nice, hier, où au terme d'une belle étape de transition c'est le Mayennais Jacky Durand, le roi des attaquants, qui s'est imposé en  solitaire.
Disputée hier entre Romans-sur-Isère et Sisteron, la sixième étape de Paris-Nice offrait aux coureurs un terrain difficile dans l'arrière pays provençal, avec l'ascension du col de Perty aux bas-côtés enneigés (1302 mètres, à 70 kilomètres de l'arrivée. Une arrivée assez tardive, compte tenu du fort vent de face depuis le départ jusqu'au site encaissé de la Durance, à Sisteron. Mais le parcours ne fait pas tout.
Boogerd et son équipe Rabobank ayant fait un gros ménage la veille, la course était logiquement fermée auw éventuels contestataires du Hollandais. Ce fut donc une journée de transition, après un jeudi musclé et avant un samedi corsé, avec l'arrivée au sommet du Valberg (1673 m) et une course finalement prise en main par... Jacky Durand "Un peu par hasard", expliquait l'infatigable Mayennais hier soir, après s'être imposé au terme d'une échappée de 174 kilomètres ! 
Une échappée au long court dont il a décidément le secret. " Mais des fois, ça ne marche pas. Même si le paysage est beau, c'est toujours une sacrée galère. La plus belle d'entre toutes restant pour moi celle du Tour des Flandres 1992..." Une fois encore, le Mayennais prit l'initiative, hier. "Je savais que le vent de face nous attendait après un changement de direction. J'ai demandé à Laurent Lefèvre s'il était intéressé par un coup..." Le Normand de Festina a répondu positivement et les deux hommes s'en sont allés seuls à l'avant, après 36 km, prenant 14' au col du Perty sur un peloton surveillé par les Rabobank. "Je n'y croyais pas pour autant ", raconte Durand, lâché par Lefevre dans la dernière montée du jour, le col Saint-Jean, à 55 km du but. Quarante secondes de retard, mais " vite bouchées dans la descente !" assurait Jacky Durand. " Et puis à 30 km de l'arrivée, Lefèvre s'est éteint, alors que moi, au contraire...". L'avance de Jacky Durand sur le peloton chuta finalement de 4'40 à 25 km du but à 38'' sur la ligne. Jacky Durand ne laissa pas la victoire lui filer sous le nez alors que le trop tendre Lefèvre était semé en route, puis avalé par le peloton où tous les premiers du général figuraient. " J'avais souffert en début de semaine et encore jeudi, à l'arrière du peloton. Comme j'étais là pour faire de la distance, j'avais simplement décidé de les faire à l'avant de la course..." analysait encore Durand. Son directeur sportif, Jean-Claude Vandenbroucke, qui l'a fait venir cette saison chez Lotto pour remplacer Dirkxens, parti en Italie, était tout aussi heureux de cette victoire : "Avoir un tel coureur dans son équipe est une vraie joie. Quel tempérament !" Un tempérament d'attaquant qui porte tout naturellement Jacky Durand à penser à Paris-Roubaix, dans un mois. " Mais d'ici là il y a Cholet - Pays de la Loire, dimanche 21 mars, encore une très belle course...."
                                                                                                                                                                           Ouest-France

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